allaitement des nouveaux nés
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- Le Dim 28 juin 2020
- Dans Accueillir un chien
L’allaitement et le sevrage sont 2 périodes critiques dans la vie du jeune car elles sont l’occasion de pertes importantes. Les 3 à 5 premiers jours de vie constituent la période au cours de laquelle le taux de mortalité est le plus important (de 12 à 36%).
L’allaitement : une étape primordiale pour les nouveau-nés
Le plus important pour le nouveau-né est d’absorber du colostrum précocement et en quantité suffi sante pour lui apporter une immunité passive. Le lait est le seul apport nutritif et hydrique pour le nouveau-né. Son absence induit très rapidement une déshydratation et des troubles cardio-vasculaires parfois fatals. L’allaitement et le sevrage sont 2 périodes critiques dans la vie du jeune car elles sont l’occasion de pertes importantes. Les 3 à 5 premiers jours de vie constituent la période au cours de laquelle le taux de mortalité est le plus important (de 12 à 36%).
Ces 2 phases conditionnent également le développement ultérieur du jeune, sa résistance aux infections et son équilibre psychique futur. L’alimentation du nouveau-né avant le sevrage est idéalement assurée par le lait maternel et les besoins nutritionnels sont normalement couverts. Par contre, il y a de nombreuses raisons qui nécessitent un recours à un lait maternisé : lait maternel de mauvaise qualité, fratrie trop importante, pathologie(s) ou décès de la mère.
Le colostrum : pourquoi ?
Le colostrum est riche en immunoglobulines qui ne peuvent franchir la barrière digestive du nouveau-né qu’au cours des 24 – 36 premières heures de vie, ce qui lui assure sa défense anti-infectieuse néo-natale.
Comment faire quand il n’y en a pas ?
À la naissance, les nouveau-nés bénéfi cient d’une protection humorale grâce au transfert placentaire d’immunoglobulines qui a lieu pendant la gestation. N’ayant pas la protection la plus optimale, il faudra donc appliquer des normes d’hygiène dans l’alimentation et l’environnement.
Faut-il distribuer un colostrum de substitution ?
Même s’il est possible de collecter du colostrum chez une chienne ayant mis bas récemment, cette pratique est surtout à la portée d’éleveurs professionnels. Il est également possible d’administrer au nouveau-né du plasma sanguin prélevé sur la mère. En revanche le colostrum bovin, s’il est facilement disponible, ne fournira que
de l’énergie car les immunoglobulines sont spécifi ques à l’espèce.
Chez la chatte, la présence d’immunoglobulines dans le lait pendant toute la période d’allaitement permet plus facilement de recourir à des mères adoptives.
À défaut de lait maternel, un lait maternisé qui s’en rapproche
Le lait distribué doit lui permettre d’acquérir cette croissance. Il doit avant tout :
• Respecter la physiologie digestive du nourrisson
• Se rapprocher au mieux, dans sa composition nutritionnelle, du lait maternel
• Être distribué dans un environnement qui devra reprendre le plus possible celui de la mère : chaleur, hygiène, soins…
Le nouveau-né a une croissance très rapide.
Il double son poids en 8 jours, le triple à 3 semaines et le quintuple à 1 mois.
Sa croissance est cependant dépendante du format adulte et de la race.
Pour une bonne croissance, le lait doit :
Avec des caractéristiques précises
Être énergétique :
• Apporter suffisamment de matières grasses (MG) et de protéines brutes (PB), avec un rapport MG/PB qui doit être au plus proche de celui du lait de la chatte et de la chienne.
Être digestible :
• Les teneurs en glucides, et en particulier en lactose, doivent être réduites. De plus, la présence d’amidon doit être évitée pour s’adapter au système digestif fragile du chaton et du chiot et ainsi assurer une bonne tolérance digestive. En effet, les très jeunes animaux ne synthétisent pas assez d’amylase pour digérer l’amidon.
Être riche en matière minérale pour permettre une croissance optimale.
Apporter les nutriments nécessaires pour un bon développement de l’animal :
• Enrichi en DHA (acide docosahexaénoïque) : l’acide gras oméga 3 le plus présent au niveau du cerveau et de la rétine. Il est essentiel dans l’acquisition de la vision chez les jeunes. Le DHA est un acide gras essentiel pour le chat qui n’a pas la capacité de le synthétiser. Une carence de cet AG nuit au développement des fonctions visuelles et cognitives chez le jeune.
• Un rapport omega 6 / omega 3 compris entre 4 et 5 est nécessaire pour éviter une compétition d’absorption lors du passage de la barrière intestinale.
• Enrichi en taurine, acide aminé très présent dans le lait de chienne et de chatte. Le chaton n’étant pas capable de synthétiser la taurine, il est important d’en apporter dès les 1 ers jours car un déficit a un impact négatif sur l’intégrité de la rétine.
Quelques règles de distribution
Le rythme de distribution choisi doit respecter la physiologie de l’animal et la disponibilité du propriétaire. L’idéal est que le petit consomme spontanément une quantité de lait égale à tous les repas à l’exception du 1 er repas du matin qui est plus important.
Jusqu’à 3 semaines, la distribution doit se faire au biberon. Si le nouveau-né n’a pas le réflexe de succion, on peut avoir recours à une sonde naso-œsophagienne et administrer le lait lentement. Le matériel utilisé doit être maintenu dans un parfait état de propreté.
Lors du biberonnage, ne pas mettre la tête en extension, adapter la taille de la tétine et le débit à l’animal. Laisser les antérieurs en appui pour pouvoir pétrir.
Pour les nourrissons ayant un bon réflexe de succion mais une difficulté à prendre la tétine, il est possible de l’allaiter à l’aide d’une éponge :
• Couper un petit morceau d’éponge en biseau adapté à la taille de la gueule
• Injecter le lait dans l’éponge à l’aide d’une seringue
• Laisser le petit téter sur la partie biseautée
Lors de l’alimentation à l’éponge, laisser les antérieurs en appui pour pouvoir pétrir pendant la succion.
Le lait maternisé doit être préparé chaque jour en respectant les consignes de préparation et homogénéisé. Il doit être réchauffé à 37,8°C pour les chatons et entre 30 et 35°C pour les chiots (1) . Vers 2,5 à 3 semaines, le petit pourra laper le lait dans une soucoupe dans lequel on ajoutera progressivement l’aliment de sevrage.
Un nursing attentif
Pour les animaux ne recevant aucun soin maternel, un nursing attentif est primordial : veiller à l’état de propreté corporelle du petit, reproduire le léchage de la mère. Masser le périnée à l’aide d’un coton imbibé d’eau tiède afin de déclencher les réflexes de miction et de défécation.
Pour s’assurer de la bonne croissance du nouveau-né, il est recommandé de peser quotidiennement l’animal, si possible à heure fixe. Une perte de poids sur 24 à 48h ou une non prise de poids sur 2 à 3 jours doit alerter le propriétaire et une consultation chez le vétérinaire est obligatoire.
Surveiller la température
Un maintien de la température corporelle adéquate est vital, car les réflexes thermorégulateurs (vasoconstriction et frissons) ne sont pas fonctionnels à la naissance. La température corporelle d’un chiot doit être de 35 à 36°C la première semaine, et de 37 à 38°C les deuxième et troisième semaines de vie. Des températures ambiantes inférieures à 27°C provoquent une hypothermie, tandis que les températures dépassant 33°C, ainsi que des niveaux élevés d’humidité (85-90%), prédisposent aux problèmes respiratoires. Il faut veiller à ce que le nouveau-né ne soit pas en courant d’air.
L’allaitement aide un chiot à conserver sa température car le lait de la mère est de 3 à 4°C au-dessus de sa température corporelle. Si la chienne n’arrive pas à garder la portée au chaud, il faut vérifier la température rectale de chaque chiot au moins une fois par jour et fournir une source de chaleur externe, soit par lampes chauffantes (20-40W), soit avec des appareils tels que des bouillotes ou des matelas chauffants.
La température ambiante doit être surveillée pour éviter chaleur excessive, brûlure et déshydratation.
L’hypothermie affecte négativement l’immunité, la digestion et les soins maternels.
Si la température est trop basse, le chiot perd le réflexe de succion, entraînant une faiblesse due à la réduction de l’apport énergétique. Un chiot en hypothermie doit être réchauffé lentement pour éviter la vasodilatation périphérique et l’hypoxie des organes vitaux. Cela devra être accompagné par de la fluidothérapie si nécessaire. Le nourrissage ne doit être démarré qu’une fois la normothermie atteinte.
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